
Andy a été un de nos premiers interviews. Cela fait plus d’un an qu’il voyage à travers l’Europe, et ce, par tous les temps.
Evanoui s’ouvre aux éditeurs invités, et il nous est paru naturel qu’il soit le premier à partager ses impressions de bikepacker.

Le pédalage doux et le ronronnement des gros pneus sur l’asphalte changent radicalement alors que je m’engage sur la terre battue. Le crissement du gravier le remplace, son bruit blanc envahit le silence de la forêt et mon pédalage prend une cadence plus rebondie à cause des cahots de la piste.
Encore un embranchement : la piste se détériore encore plus, avec des nids de poules et des ornières. C’est du VTT maintenant. Aucune machine à pneus fins ne ferait long feu sur ce chemin d’exploitation. Trous, flaques asséchées… Des détritus d’arbres abattus recouvrent la piste qui s’arrête subitement après un virage.
La zone de retournement en bout de piste est clairement le point le plus éloigné où les bûcherons veulent aller. Pourtant, la ligne indiquée sur ma carte est toujours la même qu’avant que je quitte la route goudronnée.
Un coup d’oeil rapide autour de moi et je repère un sentier qui part dans la bonne direction. Je vérifie ma carte pour la cinquième fois depuis m’être arrêté et essaie de décider si ça vaut le coup de continuer, ou s’il vaut mieux rebrousser chemin sur 5km pour trouver un meilleur itinéraire.
Suis-je perdu ?
Etre perdu sous-entend d’avoir un endroit où on est censé être, une limite de temps, un plan.
Rien de tout cela ne me concerne. Ca pourrait s’appliquer à une personne en vacances qui serait obligée d’arriver à son hôtel avant la nuit, qui devrait rentrer chez elle dans quelques jours, qui est attendue par sa famille, ou simplement qui a peur de ne pas savoir constamment où elle est…

Je me souviens d’être parti à vélo quand j’avais 10 ou 11 ans, à Oxford où j’ai grandi.
On avait l’habitude d’aller cueillir nos fruits à la ferme. Un jour, j’ai décidé d’y aller seul et -évidemment- sans le dire à personne.
J’avais regardé une carte (que je n’ai pas prise, bien sûr) et ai mémorisé mon chemin aller, en me disant que je suivrai les panneaux indiquant Oxford pour rentrer.
Autant dire que mon plan n’a pas super bien marché… J’ai bien réussi à y aller, et le trajet m’a paru beaucoup plus long qu’en voiture (quelle surprise!) et me suis un peu éloigné du parcours que j’avais prévu. J’ai pris peur, ai perdu confiance en moi et ai dû appeler chez moi pour retrouver mon chemin.
J’ai appelé mon père depuis une cabine téléphonique, en espérant secrètement qu’il vienne me chercher, mais il m’a juste dit que je n’étais pas loin de la piste cyclable vers la ville et que je n’aurais aucun mal à être rentré pour le dîner.
Donc après plusieurs heures de pédalage et de doute, je suis arrivé chez moi. Leçon retenue.

Alors, suis-je perdu ?
Je pourrais rappeler mon père :
« Salut p’pa, je crois que je suis perdu.
– Et bien tu es quelque part en Suède, que veux tu que je fasse?
– C’est sûr… »

Je ne suis pas perdu, je suis le sentier. Il est parfois un peu difficile à discerner, ce n’est pas vraiment un sentier, c’est plus une trace d’animaux… Mais elle va dans la bonne direction. Je crains un peu qu’elle finisse dans un marécage ou une forêt impénétrable, mais au pire je ferai demi-tour.
Je sais où je suis: je suis là, dans les bois du centre de la Suède. J’ai fait tout le chemin depuis Oxford, j’ai pris tous ces virages un par un, donc je sais comment sortir d’ici s’il le faut. Au pire, je peux toujours inverser ma trace sur mon GPS ; c’est quand même lui qui m’a amené ici, à la base.
Mais la piste ne s’arrête pas, et en fait, elle est bien sympa. Elle est plutôt lisse, à peu près plate… Et de toute façon je suis en VTT dans les montagnes, c’est ce pour quoi je suis venu.
Après quelques kilomètres de single-track, elle redevient un chemin d’exploitation cassant, comme je l’ai quittée de l’autre côté. Puis elle se transforme en jolie piste gravillonnée et je peux continuer mon voyage, sans être perdu, dans les forêts de Suède…

Donc être perdu, c’est vraiment dans la tête.
Ca dépend de votre point de vue, de votre perception. De ce que vous avez fait pour arriver là.
Alors bien sûr, si on m’avait bandé les yeux et jeté d’une voiture au milieu de nulle part, sans carte, ni GPS, ni téléphone, alors là je serais sûrement perdu. Mais c’est assez improbable.
Quand on se croit perdu, c’est souvent qu’on a juste pris un mauvais tournant. On peut soit adapter son chemin pour aller où on veut, soit faire demi-tour et reprendre la bonne direction. Un peu comme dans la vie.
Ne soyez pas perdu, ayez confiance en là où vous êtes. C’est facile de nos jours.

Le fameux bronzage cycliste
Les beaux jours sont revenus, il est temps de se protéger contre les coups de Soleil !
Mais saviez-vous que la plupart des crèmes solaires sont une catastrophe pour l’environnement ?
Selon les sources, entre 6000 et 25 000 tonnes de crème solaire finissent à la mer chaque année, tuant les coraux et le phytoplancton en moins de 48h.
Chimique contre minérale
Il existe 2 types de crèmes solaires.
-La plus répandue, chimique, pénètre notre peau et n’agit qu’au bout de 30 minutes. En plus d’empoisonner la vie marine (et nous, en bout de chaîne alimentaire), elle est aussi directement nocive pour notre santé.
-La crème solaire minérale, elle, crée un filtre directement sur la peau, agit immédiatement et ne présenterait de danger ni pour la nature, ni pour nous.
Nanoparticules et perturbateurs endocriniens
Les crèmes chimiques peuvent perturber notre système endocrinien, et ce sur plusieurs générations…
Comme ce serait trop facile, ces 2 types de crèmes peuvent contenir des nanoparticules. Ces dernières peuvent pénétrer dans le corps et même passer la barrière hémato-encéphalique qui protège notre cerveau.
Alors que faire?
Vous l’avez compris, la crème minérale est à privilégier.
Mais comment savoir si elle contient des nanoparticules? Certains labels bios comme Ecocert interdisent leur utilisation.
Comme pour les autres produits : si le fabricant a fait l’effort de ne pas en mettre, ce sera affiché en gros ! Sinon, vous savez à quoi vous attendre.
La bonne vieille action mécanique
Enfin, comme d’habitude, la solution évidente : limiter son exposition au Soleil ! Pas besoin de crème en roulant à la fraîche.
Et si on est obligé d’aller rouler au Soleil de midi, il existe des vêtements anti-UV, manchettes ultralight UPF50 etc…
Pas si compliqué, et moins cher à long terme !

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