Interview: Gaëlle Bojko, Bike To The Blocks

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Etudiante en école d’architecture à Nantes, Gaëlle Bojko consacre son année de césure à visiter l’Europe à vélo pour écrire son mémoire sur les aménagements cyclistes urbains.

Interview d’une aventurière discrète.

C’est quoi exactement, Bike To The Blocks ?

Le principe est de passer dans différentes villes en Europe, y rester quelques jours pour observer, rencontrer des cyclistes locaux…
Ca me servira pour mon mémoire sur les aménagements et cultures cyclistes dans les villes.

Comment t’es venue cette idée ?

Je suis cycliste. Même si je n’ai jamais fait de compétition, j’ai toujours fait du vélo à droite à gauche. On est allés à Bruxelles pour les cours et je me suis dit qu’il y avait trop de choses à voir pour passer les trois prochaines années devant mon ordi à l’école. J’avais envie de partir, et forcément à vélo.

Je voulais trouver un sens à mon voyage. Faire une boucle, je trouve ça assez démotivant parce qu’on peut facilement couper, on n’a pas de but final. Je voulais me donner un objectif.
Entre le moment où j’en ai eu l’idée et mon départ, il s’est passé quasiment un an.

Combien de temps va durer ton voyage?

J’ai prévu un voyage d’un an, c’est une année de césure entre la licence et le master.
Je veux absolument être rentrée en septembre prochain, sinon c’est le genre de truc qui va être éternel…

C’est le piège, ça me plait vraiment. Si je rentre pas à ce moment là, je vais jamais rentrer!
Il faut au moins que je finisse mes études…

Tu veux dire que tu pourrais reprendre la route ensuite ? Tu ne veux pas rentrer dans le moule ?

Après, c’est quand même rassurant d’avoir un moule. Moi ça me rassure de savoir que je vais avoir mon diplôme d’archi et un boulot. Alors que se dire « je vais partir je sais pas combien de temps à vélo »… Je sais pas ce qu’il va se passer!

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Tu as un plan précis de ton parcours ?

J’ai mes grandes lignes, les routes, les villes que je veux voir, et entre,  je fais en fonction de ce qui me tente.
Je ne sais jamais où je vais m’arrêter. Je me fixe une direction, une centaine de kilomètres, et je m’adapte.

Au début, je voulais faire le tour de la Mer Noire : Turquie, Géorgie, Russie, Ukraine etc… Mais il y aura beaucoup trop de neige! Du coup je vais traverser la Turquie et aller en Iran par la Géorgie et l’Arménie pour y passer le gros de l’hiver.

Tu es partie depuis octobre dernier : Tu as trouvé de bons exemples d’aménagements cyclistes ?

On parle beaucoup des pays du nord -qui sont un exemple en terme d’infrastructure cyclable- alors qu’à Burgos ou Pamplona, c’était ultra bien aménagé, je m’y attendais pas du tout. C’a été une bonne surprise!

Et tu arrives à garder le cap par rapport à ton mémoire ?

Bof ! Pour le moment je n’ai pas vraiment de suivi, de plan précis.
Le but serait de faire des interviews, mais pour aborder des gens dans la rue -en plus avec la barrière de la langue- c’est un peu compliqué !
Je ne suis pas sûre d’être la bonne personne pour aller voir les gens directement comme ça, je suis beaucoup trop timide ! (rires)

Il y a toutes les chances pour qu’au final le résultat n’ait rien à voir avec ce que j’imaginais !

Est-ce qu’il y a des endroits que tu redoutes ?

Je pense prendre le ferry pour traverser la Mer Noire. Je sais pas trop ce que ça va donner, il paraît que c’est pas le bateau le plus cool du monde… C’est plein de camionneurs et quand tu es une fille toute seule, c’est un peu compliqué.

Pour le moment ça ne m’angoisse pas vraiment, je vais attendre de voir comment ça se passe en Turquie, ça sera un test. J’ai pas envie de me faire d’idées préconçues.

Et un endroit qui t’attire particulièrement ?

J’ai trop hâte d’être en Iran ! On n’est vraiment plus en Europe, là !