
Voyager seul pour la première fois peut être intimidant. Surtout lorsqu’on est une femme, les préjugés en tous genres ont la peau dure et peuvent nous faire douter.
La britannique Claire Frecknall nous explique comment elle a franchi le pas, surmonté ses peurs et livre ses astuces aux débutants -hommes et femmes- pour partir serein… et avoir envie d’y retourner.
Comme cela arrive souvent avec les grands changements dans la vie, mon voyage dans le monde du bikepacking et du voyage solitaire a été provoqué par une rupture amoureuse.
Les grands espaces, l’aventure et le cyclisme n’intéressaient pas mon petit ami de l’époque autant que moi, donc après quelques années ensemble, on a décidé de mener chacun nos vies.

Quelques mois auparavant, nous avions réservé un vol pour Stockholm. Alors plutôt que d’annuler ce voyage, j’ai décidé d’y aller seule, troquant la compagnie humaine pour celle d’un objet inanimé mais très spécial… Un vélo.
Bien que je n’aie jamais voyagé seule, ni même essayé le bikepacking, l’idée ne m’était pas totalement étrangère. L’année précédente, mes amis Jim et Tom étaient allés aux USA faire la Tour Divide. J’avais adoré leurs photos et leurs histoires.
J’ai parlé de mon idée de bikepacking à Jim. Il était très enthousiaste, m’a donné des conseils et encouragée à faire le grand saut.
Ma décision était prise : Maintenant que j’avais annoncé que je partais, je ne pouvais plus reculer !

St Olavsleden est un sentier de pèlerinage qui va de Sundsvall sur la côte ouest de la Suède à Trondheim en Norvège.
C’est le chemin de pèlerinage le plus septentrional au monde, et -avec ses 580km- il s’étend à travers des forêts, longe des lacs et traverse des massifs montagneux.
Ca avait l’air d’être exactement le genre d’aventure qu’il me fallait!
J’ai réservé un vol retour au départ de Trondheim, et ai immédiatement senti que c’était la chose à faire.
Je faisais ce que je voulais vraiment, et je le faisais seule !
Mis à part le fait que mon vol pour la Suède était déjà réservé, St Olavsleden semblait être un bon choix pour un premier voyage en solo.
Je connaissais déjà la Suède, c’est un pays sûr. Le camping sauvage est autorisé presque partout en Scandinavie, et -comme la route que je suivais était déjà reconnue- je savais qu’il y aurait des refuges de pèlerins, au cas où.
Ce qui n’a pas empêché mes parents de s’inquéter et d’essayer de me convaincre de ne pas y aller seule.
En tant que femme seule, peu importe ce que vous faites, il y a toutes les chances que vos proches s’inquiètent plus que si vous étiez un homme qui fait la même chose.
Nous sommes plus exposées aux risques d’agression sexuelle, considérées comme plus vulnérables et moins aptes à nous défendre.
On nous apprend à nous méfier des étrangers et à considérer les hommes comme une menace.
Alors qu’en fait, la plupart des gens que je croise sont intrigués et curieux…
La plupart des gens que je croise sont intrigués et curieux des raisons qui me poussent à faire ça seule. Ils ont envie de m’aider, d’autant plus en tant que femme seule.
Il faut avoir du bon sens et du discernement pour minimiser les risques.

Je connaissais quelques personnes qui auraient voulu m’accompagner, mais pour des raisons financières, des engagements familiaux ou par manque de temps libre, aucun d’entre eux n’était disponible…
A cette période, je travaillais vraiment sur mon mantra :
Ne te repose sur personne pour être heureuse…
Fais ce que tu dois faire.
C’est donc de là qu’est partie ma première aventure en solo !
J’ai absolument adoré mon voyage et depuis lors, j’ai aussi fait du bikepacking solo en Slovénie.

Rien de tel qu’une bonne toilette avant de se coucher pour apaiser le corps et l’esprit.
Mais quel savon utiliser?
-Evidemment, pour notre santé et pour l’environnement, on commencera par éliminer les plus nocifs.
Adieu substances toxiques, Sodium Laureth Sulfate, Polyéthylène Glycol et Alkylphénols !?
-On peut aussi limiter les emballages en plastique… Même s’ils sont recyclables, ils ne le sont souvent qu’une seule fois ; Ensuite, poubelle! Exit les gels douche! De toute façon, ceux-ci sont composés de 70 à 95% d’eau, ce qui nous fait transporter du poids inutile.
-Le plus plus pratique reste le bon vieux pain de savon. On privilégiera les compositions simples et sans parfum (dont la plupart attire les moustiques), comme le savon d’Alep ou de Marseille.
-Si vous voulez encore réduire votre empreinte écologique : il existe des savons à froid, dont la fabrication est beaucoup moins gourmande en énergie et en eau que le savon classique.
Cependant, aucun savon -même biodégradable- n’a sa place dans un cours d’eau!
Il est conseillé de s’éloigner à plus de 60m d’un cours d’eau, et de se séparer de l’eau souillée dans un « trou à caca » pour lui permettre de se dégrader ! Pas si simple !
Et vous, comment faites-vous votre toilette dans la nature?
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Comment je gère…
La solitude
Personnellement, je me sens bien en ma propre compagnie quand je roule. Je ne me sens pas seule, je n’ai pas peur, je ne m’ennuie pas.
Je peux aisément passer mon temps en silence, à pédaler, avancer, profiter du paysage que je traverse, toujours curieuse de ce que cache ce virage, satisfaite de la compagnie de mon vélo.
L’hygiene
Tous les soirs, j’essaie de camper près d’un ruisseau ou d’une rivière pour pouvoir me laver avec mon savon biodégradable.
J’emporte deux cuissards que je lave par roulement quotidien avec le même savon que pour moi. Un maillot qui sèche rapidement suffit, avec un top en laine mérinos et un short pour quand je ne suis pas sur le vélo.
Parfois, s’il a fait mauvais ou si la journée a été dure, je me trouve un camping, un B&B ou une auberge de jeunesse. Quand on est sale et que tout le matériel est trempé, il est difficile de bien dormir dehors.
Une douche chaude, un bon lit et un endroit où faire sécher ses affaires, c’est le paradis !
La peur
Le seul moment où il peut m’arriver de stresser, c’est quand je cherche où passer la nuit.
Même en Scandinavie où le camping sauvage est légal, je préfère m’éloigner des regards. Je ne me détends qu’en sachant que personne ne sait que je suis là.
Bien sûr, il m’arrive de d’avoir peur, c’est naturel. On entend des bruits de pas, des cris d’animaux ou des arbres qui grincent, mais en général je me sens à l’abri dans ma tente.
Mon parcours
Les voyages que j’ai faits en solo sont basés sur des parcours existants, dont j’ai téléchargé les fichiers GPX. C’est un excellent support, vu qu’ils ont été faits par des gens qui connaissent la région.
On peut aussi demander sur des forums : Il y a toujours quelqu’un qui a fait un voyage similaire et qui sera heureux de donner des conseils.
Une fois sur le vélo, je me sers de cette trace comme d’une base. Je m’en éloigne volontiers si je vois quelque chose qui me plaît, ou pour rallonger/raccourcir mon voyage pour coller au planning.

Sur beaucoup d’aspects, je préfère voyager seule.
Ca me donne une sensation de liberté et d’accomplissement.

Quelques conseils si vous envisagez votre premier voyage solo
Commencez petit
On peut dire que je me suis lancé dans le grand bain, avec un voyage de dix jours à l’étranger !
Si vous hésitez, essayez une sortie locale sur un weekend. Ca vous permet de tester votre équipement, de voir comment roule votre vélo une fois chargé et de voir comment vous vous en sortez en bivouaquant seul.
Emportez les outils de base et de quoi réparer
Sachez vous en servir pour votre vélo, votre tente et n’oubliez pas un kit de premier secours pour vous!
Si possible, demandez à vos amis
… s’ils ont des conseils ou de l’équipement à vous prêter avant d’investir dans le vôtre.
J’avais emprunté la plupart du matériel que j’avais en Suède, même le vélo !
Le matériel léger et de qualité peut vite coûter cher, mais c’est un bon investissement si vous savez que vous l’utiliserez.
Mettez-vous à l’aise
Si la peur de dormir seul dans la nature vous empêche de vous lancer dans un trip en solo, commencez par dormir au camping.
Sur des voyages de plusieurs jours, une halte au camping est la bienvenue pour prendre une douche chaude et charger ses appareils électroniques.
Et surtout

Sortez, lancez-vous !
Il est possible que vous vous perdiez, ayez froid ou soyez trempé. A un moment, vous vous demanderez même ce que vous faîtes là. Attendez-vous à ce que tout ne se déroule pas comme prévu.
Vous verrez bien ce qui se passe, tout ira bien finalement.